Nous avons tellement fait se tarir de sèves
Dont nous n’apprendrons plus les tenaces vertus
Nous avons tellement dispersé dans l’oubli
Les mythes nourriciers éclos des bois profonds
Que je baisse les yeux de honte et d’amertume
Et que je me maudis maudissant mes semblables
Lorsque je vois là devant moi encore vivant
Un arbre qu’on abat pour poser du béton
Un bel arbre touffu d’existences diverses
Et brandissant très haut dans un dernier cri vert
Son adieu à la terre au ciel à sa douleur
Et ce cri se perdra dans le deuil des oiseaux
André Verdet, Les Voies de l’univers , le désordre de l’homme.